Félix Nadar : Charles Baudelaire au fauteuil, 1855





Charles Baudelaire photographié par Nadar

Baudelaire fut un de l’un des plus grands photographes du 19e siècle,
Gaspard - Félix Tournachon, dit Nadar. Sous le Second Empire, les ateliers de photographie sont un lieu mondain très prisé. Le plus souvent, on vient s'y faire portraiturer au milieu d'objets exotiques et dans un décor de convention, la photographie prenant ainsi de la gravure, de ou de la toile pour fixer les traits d'un visage. La multiplication phénoménale des ateliers entre 1850 et 1860 témoigne du succès de la nouvelle technique. Succès accru par l'invention de la , peu onéreuse, mais dont le défaut était de gommer les spécificités de chacun sous une image fortement codifiée.
Ennuyé par cette photographie commerciale, Nadar délègue de plus en plus à ses assistants et se laisse gagner par une nouvelle passion, . En 1870, il permet à Gambetta de quitter Paris en ballon.

Nadar utilise ici un procédé qu'il affectionne particulièrement pour photographier Baudelaire, auquel il vouait la plus . Le plan est, en effet, relativement rapproché, la mise en page simple et la pose naturelle contrairement aux pratiques courantes des autres ateliers de l'époque, et les accessoires étaient de mise.

Nadar a uniquement recours à la lumière pour mettre en valeur le caractère de son ami. Une lumière qui lui confère une présence surprenante, une grande , et qui permet d'insister sur l'élégance de ce dandy invétéré qu'était Baudelaire (élégance que Nadar a également soulignée dans son livre Baudelaire intime.

Quant à l'aspect flou du contour, il se retrouve dans un autre portrait de Baudelaire par Nadar. Il exprime probablement dans lesquelles le poète semble s'être enfermé, mais il correspond aussi à la conception baudelairienne du portrait photographique : « Un portrait exact mais ayant le flou . »
Oefeningen - Exercices de françaisPhotographie: Félix Nadar (1820-1910)
Charles Baudelaire au fauteuil, 1855. Epreuve unique sur papier salé à partir d'un négatif détruit (Paris, musée d'Orsay)