La danse contemporaine

 

 

La danse contemporaine


Brigitte Dulez, danseuse chorégraphe

« Il est très difficile de parler de la danse contemporaine parce qu’elle regroupe des choses très différentes et qu’elle est en perpétuelle évolution. Mais, je vais essayer de vous montrer des éléments concrets avec Serge pour tenter de mettre en évidence la différence qu’il existe entre la danse contemporaine et la danse classique.


En danse classique, on utilise les demi-pointes pour les garçons et pour les filles. Après un certain temps de pratique de la danse classique, les filles peuvent mettre des pointes.
En danse contemporaine, on utilise toutes sortes de chaussures. Des baskets ou autres ou les pieds nus, le plus souvent.
En contemporain, on recherche tous les appuis possibles avec le corps, contre le sol, sur les murs, contre chaque corps. On glisse, on jaillit, on rebondit, on rentre dedans, on palpe.
Tandis qu’en classique, on cherche l’élévation, l’air, on prend l’envol. On se prend pour un oiseau, quoi. En danse classique, le garçon cherche à mettre la fille en valeur, sa partenaire. Alors, il lui prend la main, la taille, lui donne un soutien par les épaules ou la porte.


Tandis qu’en contemporain, la fille peut porter les garçons. Les rôles sont en fait les mêmes. Il n’y a plus de notion d’étoile, de premier danseur ou de corps de ballet qui donne la géométrie d’un ensemble, en classique. Dans le contemporain, les rôles sont tous répartis également entre les danseurs.
En danse contemporaine, il existe toute sorte de corps.

Les petits, les gros, les moyens, les plus ou moins enveloppés.Sylvie Guillem par Peter Perazio – Etoile de Paris. didactische video's, texte scholen, docenten, communication avancée, texte audio Uitgeverij gespreksvaardigheid oefenen, erk-normen methode spreekvaardigheid Mais, en danse classique, surtout si on veut en faire à un haut niveau, par exemple, il vaut mieux avoir une ligne plutôt longue, un coup de pied fort. Par exemple pour moi, il y a quelques années, je n’aurais jamais pu rentrer à l’Opéra de Paris. Justement, mon coup de pied n’est pas assez fort, j’ai des formes. Par contre, Serge, lui, est beaucoup plus dans ce cadre là.
La conception classique veut que le ballet soit vu de face dans des théâtres traditionnels, dans des salles de spectacles.
En contemporain, on peut danser de dos, se détourner dans d’autres lieux, habiter d’autres espaces, une gare ou un musée, ou même utiliser la rue telle qu’elle est. Le danseur devient, en contemporain, le centre de sa propre danse.


En contemporain, on utilise deux sortes de musiques. La musique de climat, d’atmosphère qui donne une ambiance sonore. Et puis, la musique rythmée que l’on suit où l’on colle à la musique. On peut être en opposition à elle ou être avec elle ou sur elle. En contemporain, on peut danser sur des rythmes africains, du clavecin ou des bruitages. Le chant des baleines ou le bruit d’une fontaine.
Tandis que le classique utilise le phrasé de la musique, tout son découpage et la suit complètement. Et la musique et le support musical pour le classique est essentiellement classique.
La danse contemporaine s’inspire de tous les arts visuels : le cinéma, la BD, le cirque, la peinture, la sculpture.


Mais, en fait, les frontières sont très fragiles entre la danse contemporaine et la danse classique parce qu’elle s’inspire l’une l’autre. Le mieux, pour découvrir la danse contemporaine, ça serait peut-être d’en faire par soi-même. »