Mouvements de terrain

 

 

Mouvements de terrain: catastrophes

 

Journaliste

« Quelques kilos de ferraille hélitreuillés, voilà ce qu’il reste de la voiture écrasée vendredi par des tonnes de rochers dans les gorges de la Bourne. Les corps des deux passagers avaient été extraits, dimanche, par les secouristes, avant que les spécialistes ne s’attaquent aux causes du drame. »

Voix-off

« Les mouvements de terrain sont dus en grande partie à l’eau. La pluie, la neige, la glace sont les responsables de la déstabilisation des terrains. L’eau infiltre lentement la roche et le gèle la fait éclater. L’eau encore, mais cette fois-ci, la mer qui par le ressac incessant des vagues ronge les falaises. Usées, elles s’écroulent. 7 000 communes françaises sont menacées par un mouvement de terrain, dont un tiers avec un niveau de gravité important pour les populations. Aussi bien en plaine qu’en montagne, que le long des côtes, aussi bien en rase campagne qu’en ville. En France, les mouvements de terrain sont responsables de 10 morts par an. A 20km de Grenoble, les ruines de Séchilienne font parties des catastrophes prévisibles, en Isère. Ici, tout un pan de montagne risque de s’effondrer dans la vallée. La zone instable est connue depuis très longtemps. Mais, la situation est devenue préoccupante dans les années 80 avec des chutes de pierres fréquentes. »

Laurent Effendiantz, chef de groupe adjoint CETE de Lyon

« Le site des ruines de Séchilienne est connu depuis fort longtemps pour son instabilité comme en témoigne le nom. En 1985, des chutes de blocs importantes se sont produites sur la route nationale 91 qui passait, alors, juste au pied du versant et ont conduit à fermer l’itinéraire. Devant nous, là, nous avons la partie la plus instable du versant, ce qu’on appelle la zone frontale. Ca représente 3 millions de mètres cubes en place. Et en cas de départ, cette masse pourrait aller boucher la vallée. »

Voix-off

« Derrière la zone frontale, 25 millions de mètres cubes sont aussi en mouvement. Si cette masse venait à s’effondrer, elle irait boucher la vallée et créerait un barrage de volume équivalent à 36 tours Montparnasse. La rupture de ce barrage serait une catastrophe. Le hameau de l’Ile Falcon serait englouti par une vague de 8m. En 5 minutes, les capteurs d’eau de l’agglomération grenobloise seraient détruits. Et en 20 minutes, la commune de Vizille, 7 000 habitants, serait noyée. En une demi-heure, l’onde de crue pourrait balayer le complexe chimique grenoblois avec ses trois usines classées SEVESO remplies de chlore, d’hydrogène et d’acide chloridrique. »

Lucienne Vincent

« Dans le temps, ça tombait peut-être moins, quand même. C’était moins dangereux. Parce qu’on passait, quand même, bien sur le bord des ruines. On y voyageait avec les moutons, avec les chèvres. Tandis que maintenant, et bien, on ne peut plus passer. Maintenant, ça dégringole, quand même un peu plus. »